Beau succès pour le rassemblement de ce 25 octobre à la ZAD du Testet contre la construction du barrage de Sivens.
Après plusieurs semaines, depuis le 1er septembre et le début des travaux sous haute protection policière, le massacre de la zone humide a continué. Les arbres ont laissés place, à perte de vue, à un tapis épais de sciures et de copeaux.
Aujourd’hui, samedi les engins de mort ne sont pas là et nous sommes plusieurs milliers peut-être 3 ou 4 à nous être rassemblé pour constater l’ampleur des dégâts et protester contre ce projet de barrage inutile de dévastateur.
Cette retenue d’eau ne servira qu’à une poignée de céréaliers du maïs. (Et plus discrètement à maintenir l’étiage de la Garonne pour la centrale nucléaire de Golfech au cas où). Alors qu’un département de terre agricole (de taille moyenne) disparait tous les 7 ans, alors qu’un agriculteur se suicide tous les deux jours en France, (selon l’Institut de veille sanitaire), l’agriculture industrielle productiviste continue à modifier profondément nos espaces de vie. Et elle le fait avec les deniers publics.
La foule est diverse et colorée. Beaucoup de jeunes, de couples, et d’enfants qui courent de stands en stands. Comme une fête de l’Huma matinée de Larzac. Beaucoup de musiques, de discours, d’échanges et même de disputes entre militants “politiques” et jeunes marginaux radicalisés. Parmi tous les stands des associations écologistes et environnementales on pouvait remarquer des organisations politiques dont Le parti de Gauche (dont le stand a été visité par Jean-Luc Mélenchon), le NPA (avec Philippe Poutou), l’Alternative Libertaire …
Notre ami Dominique Liot prend la parole au nom d’Ensemble ! 31 pour dénoncer cet énorme gâchis. José Bové fait un discours expliquant que le projet de Carcenac (le président du conseil général du Tarn) ne tient pas la route financièrement puisqu’il repose sur un financement européen alors que l’Europe ne finance pas des projets pour irriguer une culture industrielle gourmande en eau comme le maïs.
Lundi 27 octobre la présentation des résultats de l’expertise devrait donner raison aux opposants (1°). Mais le mal est fait!
En repartant nous croisons beaucoup de gens venus s’installer là pour la nuit et le week-end. Mais là bas, tout au fond, la fumée d’un incendie s’élève. Ils sont partis, une poignée d’excités masqués, avec leurs dérisoires boucliers, jouant aux chevaliers d’une guerre dérisoire. Et les gendarmes leur lancent des grenades lacrymogènes et des grenades détonnantes qu’on entend résonner dans le haut de la vallée…
Malgré les provocations et la crainte des violences policières la mobilisation ne faiblit pas, nous sommes à chaque fois plus nombreux. La lutte continue !
Et puis, dans la nuit il y a la découverte d’un mort! Comme à Malville en 1977. Un jeune étudiant de Toulouse…
( Lire l’excellent reportage ici : http://www.reporterre.net/spip.php?article6494)
Caillou
Pour plus de renseignements : https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com
1° Sur le rapport des experts:
Première infos sur le rapport des experts, publié sur le site du Figaro :
Un rapport d’experts critique fortement le projet du barrage de Sivens . Missionnés par le ministère de l’Écologie, deux ingénieurs généraux des ponts, eaux et des forêts estiment néanmoins qu’il est aujourd’hui «difficile» d’arrêter la construction du barrage-réservoir dans le Tarn. Les experts sont formels. Des besoins surestimés, une étude d’impact «de qualité très moyenne», «un financement fragile»: un rapport commandé par le ministère de l’Écologie critique fortement le projet de barrage de Sivens dans le Tarn.
Le projet de barrage-réservoir d’1,5 million de m3 d’eau stockée est soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et affirme qu’une autre zone humide sera recréée.
Très critique sur le projet, le rapport juge cependant «difficile» d’arrêter le chantier, «compte tenu de l’état d’avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole». Il propose d’améliorer le projet sur plusieurs points. Le rapport, établi par deux ingénieurs généraux des ponts, eaux et des forêts, doit être rendu public par la préfecture du Tarn dans le courant de cette semaine, peut-être dès lundi.
«Des données anciennes et forfaitaires»
Le rapport critique tout d’abord une évaluation «contestable» des besoins «réels» d’irrigation, évoquant «une surestimation du volume de substitution destiné à l’irrigation d’au moins 35 %». Un surdimensionnement qui s’explique par une estimation des besoins établie «sur des données anciennes et forfaitaires». «Le choix d’un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles», une situation d’autant «plus regrettable que le coût d’investissement rapporté au volume stocké est élevé», note le rapport. Il qualifie en outre l’étude d’impact de «qualité très moyenne» et juge le financement du projet «fragile».