Archives de catégorie : Photographie et Dessin

Pressé comme un centre d’appel

SONY DSC

Pressé comme un citron contre la vis en verre
Pressé comme un lavement, comme un poisson ouvert
Pressé comme l’usager des transports en commun
Pressé comme un enfant qui ne comprend plus rien

Tu te sens ce matin la bouche pleine d’aphtes
Et couvert d’eczéma de peur que l’on te cafte
Car t’as pris un peu d’temps juste entre deux appels
Juste le temps d’un regard vers le ciel qui t’appelle

Mais la boite est vendue à quelques fonds d’pensions
Elle est maintenant gérée par les Américains
L’Europe l’a voulue, on vole les citoyens
La mise en concurrence est un leurre pour les cons.

SONY DSC

Pressé par des délais devenus autoritaires
Pressé par les contrôles des chefs qui s’exaspèrent
Pressé par l’écouteur vissé dans les oreilles
Le micro sur les lèvres, tu cries dans l’appareil

L’écran devant tes yeux montre le temps qui fuit
Tu dois finir ta phrase dans 2 secondes et demie
Mais ce connard te coupe. Le v’la qui t’injurie
Et tu le prends pour toi. C’est toi qui le pourris

Mais la boite est vendue à quelques fonds d’pensions
Elle est maintenant gérée par les Américains
L’Europe l’a voulue, on vole les citoyens
La mise en concurrence est un leurre pour les cons!

SONY DSC

Pressé d’en terminer tu refais un effort
Le bruit du téléphone traverse tout ton corps
Et tu l’entends crier dans une chambre vide
Pourras-tu dire pas cœur ce discours si limpide ?

La fenêtre est ouverte dehors il fait si beau
Encore une fois rentrer dans le petit studio
Où personne ne t’attend, où personne ne t’aime
Puis revenir demain s’accrocher à la chaîne

Mais la boite est vendue à quelques fonds d’pensions
Elle est maintenant gérée par les Américains
L’Europe l’a voulue, on vole les citoyens
La mise en concurrence est un leurre pour les cons!

SONY DSC

Et c’est encore une fois un client qui raccroche
Le cadre est là debout et les poings dans les poches
On t’as bien dit « sourire »! Tu est bouché ou quoi ?
On fait pas l’objectif et c’est à cause de toi !

Tu avais un métier du temps des télécoms
Tu n’est plus qu’un emploi que l’on peut mépriser
Ton savoir est parti dans les boîtes privés
Et toi tu te sens bête, juste avant qu’on te gomme

Mais la boite est vendue à quelques fonds d’pensions
Elle est maintenant gérée par les Américains
L’Europe l’a voulue, on vole les citoyens
La mise en concurrence est un leurre pour les cons!

SONY DSC

Non ce n’est plus possible, y’a plus de solution
Tu t’approches du vide, c’est au cinquième étage
tu te jettes et tu meurs ! Mais tu sors de la cage
Et pour les grands patrons il n’y a pas de sanction

Le temps se rétrécit et ton sang est très rouge
L’argent devient le maître absolu de nos vies
L’entreprise qui t’étrangle et t’arrache ta vie
Disparaîtra bientôt ! C’est le monde qui bouge

Mais la boite est vendue à quelques fonds d’pensions
Elle est maintenant gérée par les Américains
L’Europe l’a voulue, on vole les citoyens
La mise en concurrence est un leurre pour les cons!

Caillou, 17 décembre 2009

Photo de paysage…

(Ce printemps, je vais me lancer dans la photo de paysage…)

La première difficulté c’est que nous sentons l’univers tout entier lorsque nous prenons une photographie de paysage, mais nous ne cadrons qu’une portion. 10° ou 20° sur un ensemble de 360°. La différence entre ce cadre restreint et le hors-cadre va se sentir quand on regarde l’image après. Il faut donc permettre au spectateur de sentir quand même ce hors-cadre. C’est idiot, mais les branches des arbres qui encadrent souvent les photos niaises ont cette fonction: « s’il y a des branches au-dessus c’est qu’il y a des arbres tout autour… »

La seconde difficulté c’est la profondeur. Quand nous ressentons l’émotion d’un paysage grandiose, même frontal, nous savons qu’il est aussi immense devant nous. Or nous le traduisons en 2 dimensions. Sur une photo, il n’y a plus de profondeur… (À moins de faire de la photographie stéréoscopique…) Cette espace, il faut le faire ressentir au spectateur, refuser la frontalité. Un paysage ce n’est pas une scène. Il faut permettre au regard de pénétrer dans le paysage. Donner de la perspective. Avec un premier plan puis un second puis un troisième… Ou par un chemin… Savoir que les lointains sont très souvent plus clairs, plus vaporeux et que les premiers plans sont plus fermes, plus contrastés. Si tous les plans sont de même tonalité, il n’y a plus de profondeur.

La troisième difficulté c’est la composition. Pour rendre visible un paysage il faut construire une composition qui lui permette de respirer. Il faut donc savoir (au moment de la prise de vue!) pourquoi on a placé la ligne d’horizon à cet endroit, pourquoi cet arbre est au milieu, où est le sujet principal. Si on a juste cadré sans composer, c’est le spectateur qui doit trier dans le fouillis et, dès fois, il ne sait pas, n’a pas envie, à autre chose à faire, ne voit rien! Il faut donc penser au ciel, à la lumière, aux ombres etc.

Caillou, 29 mai 2009

1er Mai

garonne1

Dans les rues
j’ai marché, j’ai marché
pour faire monter la crue
qui allait les noyer

garonne2

la-mort

Caillou, 2 mai 2009

Extrait d’une chanson de « La teigne »:
Un reggae gai

Dans les rues
j’ai croisé, j’ai croisé
le regard des exclus
que tout l’monde ignorait
Dans les rues
j’ai crié, j’ai crié
que l’on en pouvait plus
qu’il fallait tout changer
Dans les rues
j’ai cherché, j’ai cherché
les puissants, les dodus
qui nous font tous suer
Dans les rues
j’ai marché, j’ai marché
pour faire monter la crue
qui allait les noyer
Dans les rues
nous étions des milliers,
décidés, convaincus
à ne plus reculer
Dans les rues
j’ai chanté, j’ai chanté,
quand on a enfin vu
leur État s’effondrer
Dans les rues
j’ai dansé, j’ai dansé
sur les pavés des rues
l’avenir était gai !

Fais moi un signe

C’était sur les boulevards, le jour de la colère
Ils marchaient tous les deux, se tenant par la main
et c’était un drapeau qui passait. Le hasard ?
Je ne peux pas le croire…
rouge-et-noir1

enfants1

Les enfants regardaient la foule. Il faisait beau
Et le roi qui dansait au-dessus de nos têtes
s’imaginait encore que nous faisions la fête
alors que nous allions le faire tomber… bientôt!

marionette

Manifestation du 19 mars à Toulouse

Caillou, 27 mars 2009

Les nostalgies militantes

paysage

Le Larzac

croix

La croix de la Blaquière

maison

Une maison de la Blaquière

bergerie

La bergerie de la Blaquière

mur

Les murs de la bergerie

debre

L’entonnoir de Michel Debré

joc

Les jeunes chrétiens

servir

Les maoistes

mcaa

Les pacifistes

noe

Les occitanistes

lip

Les syndicalistes de LIP

canard

Le Canard

La Bergerie de la Blaquière est le symbole du combat contre l’extension du camp militaire.
Édifiée illégalement en 1973, avec le soutien manuel ou financier de milliers d’opposants à l’armée, on peut encore y voir les messages de soutien de tous les horizons.

Caillou, 12 février 2009

Le chef des ventes arrive le 13 septembre

Lourdes
        lourdes12

est un hypermarché qui ouvre le dimanche…

lourdes10lourdes11

Des petites lumières clignotent en permanence dans l’ombre des vitrines

lourdes1
et des vielles dames y font la gueule en trouvant tout trop cher.

lourdes3
Elle vont acheter des cierges

lourdes13   lourdes5

sur l’esplanade des fauteuil roulants

lourdes9

avant de chanter dans le béton de la basilique souterraine…
lourdes8
Lourdes est une manifestation perpétuelle des bons sentiments

lourdes201
Des processions dans toutes les langues, avec tous les drapeaux…

lourdes16    lourdes4

et des familles nombreuses qui s’en vont silencieuses prier une statue toute blanche dans une grotte

lourdes6   lourdes14

Mais qui ne s’en iront pas sans consommer

lourdes17  lourdes18
de la laideur la plus criarde…
lourdes19

 

Le chef des ventes arrive samedi.

( Après avoir béatifié les 498 « martyrs espagnols de la foi »,
victimes de la République Espagnole)

Lire sur ce sujet:
http://www.rue89.com/restez-assis/ce-que-cache-la-beatification-des-martyrs-franquistes

Caillou, 11 septembre 2008

Le saut de la Mounine…

montbrun-2-petit

C’est le soir, quand les grands nuages passent, portés par le vent, lourds de pluie dans les derniers rayons du soleil que « le saut de la Mounine » est dramatiquement beau.
En dessous, 600 pieds plus bas, le Lot descend son cours…
On y raconte des histoires… Une guenon qui se précipite dans le vide pour l’amour de son maître, ou un ermite qui la jette pour sauver une jeune fille ou bien peut être pour laisser vivre un couple de jeunes amoureux pourchassé par des parents en rage…  C’est un lieu effarant.
De la haut, de l’Aveyron, on y voit le monde, mais moi j’ai choisi d’être en bas.

monbrun1-petit

Caillou, 10 septembre 2008